Enoveas: nouveau palier franchi par les micromachines

ENOVEAS ET SARDI PRÉSENTENT LE NOUVEAU SILEX

Lors du SIAMS 2016, la Haute Ecole Arc a présenté la Micro5, première micromachine de fraisage de l’Arc jurassien. Sept ans plus tard, plusieurs entreprises commercialisent de telles machines et l’école continue de développer des solutions dans ce domaine. Avec la Silex, l’entreprise Enoveas, membre du groupe B-Next frappe un grand coup et présente une (r)évolution importante. Rencontre avec MM. Juan Elices, CEO et Enrique Luis Sardi partenaire en charge du design.

Pour rappel, le développement de la micromachine de fraisage part du constat de base que sur une machine traditionnelle seuls 15% de l’énergie sont utilisés à générer des copeaux. Pour éviter cet énorme gaspillage, la micromachine est totalement différente. Les masses en mouvements font moins de 10 kilos et toute la stratégie d’usinage se base sur l’interpolation et le suivi des trajectoires à haute vitesse.

Intégrer le design dans une vision globale

Enoveas est repartie du concept de base et a repensé complètement la machine avec une vision globale combinant tous ses avantages, tant en termes économiques qu’environnementaux. Dans le monde d’aujourd’hui, avec les coûts de l’énergie et celui des espaces industriels toujours plus importants ainsi que les préoccupations écologiques en croissance continue, Enoveas présente la plus petite micro-fraiseuse 5 axes du marché et répond de manière brillante aux tendances lourdes auxquelles les industriels font et feront face.

Repartir des bases et des besoins

La vision de Martin Boeni, PDG du groupe B-Next, a été de ne pas se lancer pour être un fabricant supplémentaire de micromachine, mais bien de pousser le concept plus loin en intégrant le design, le développement durable et l’expérience de l’utilisateur dans la conception de la machine. Pour ce faire, il a constitué une équipe pluridisciplinaire sur mesure de professionnels très pointus: «les meilleurs des meilleurs pour faire coïncider la vision avec la réalité». Le résultat ? Des mois de travail acharné pour une vingtaine de personnes, des centaines d’heures de discussions et des centaines d’idées passées à la poubelle pour finalement arriver à l’été 2023 et la présentation de la machine Silex. Enrique Luis Sardi précise: «Notre rôle est de traduire la vision et les besoins en produits et en succès». Et les équipes n’ont pas rechigné à la tâche. Il continue : «Nous avons envisagé plus de 700 idées de design pour améliorer la conception étape par étape».

3,3 millions d’années plus tard…

Le plus ancien outil à ce jour est un silex taillé retrouvé au Kenya et daté de 3,3 millions d’années. Selon les paléontologues, nos lointains ancêtres tentaient déjà à cette époque de combiner les aspects pratiques et esthétiques. Il est prouvé que le taillage du silex a été le début d’une nouvelle étape d’évolution pour l’humanité. En nommant sa micromachine Silex, la «dream team» mentionnée plus haut veut frapper fort et ouvrir la voie d’une nouvelle ère dans l’usinage. Questionné quant à la promesse de révolution de la marque Silex, Juan Elices explique: «Nommer notre machine Silex avec cette idée de changer de paradigme est un engagement fort que nous prenons. Nous sommes convaincus que la Silex va durablement faire évoluer le monde de l’usinage». Interrogé au sujet de la demande, il ajoute : «Nous sommes certains que les micromachines sont une tendance durable, car elles répondent à un vrai besoin. Nous voyons d’ailleurs en ce moment les premiers acteurs horlogers, ainsi que ceux du MedTech adopter cette technologie».

Une machine au cœur d’un système

Avec une surface au sol d’à peine 660 x 660 mm et aucun besoin d’espace supplémentaire autour de la machine pour la maintenance par exemple (pas d’espace nécessaire pour ouvrir des portes), la machine Silex prend place même dans les plus petits ateliers. Et si le design et l’ergonomie ont été particulièrement poussés pour la machine de base, c’est également le cas pour les périphériques destinés à assurer une autonomie maximale. Le magasin d’outils pouvant compter jusqu’à 60 positions (en option) ainsi que les bacs à huile et à copeaux font partie intégrante de la machine tandis que le magasin de pièces (à usiner et usinées) s’imbrique parfaitement dans le design global. Cette armoire peut également être utilisée comme système d’alimentation pour deux machines (une de chaque côté). Enrique Luis Sardi développe : «Nous avons vraiment conçu la machine et les périphériques comme un ensemble cohérent et en tenant compte des besoins et des expériences des utilisateurs tout en gardant toujours en tête l’optimisation de la surface au sol».

Les avantages de Silex

Peu consommatrice d’énergie: avec une puissance de <1 kW, la Silex permet des usinages avec une consommation d’énergie réduite par 10 par rapport à la technologie classique (selon les pièces).

• Haute vitesse d’usinage: selon les pièces à réaliser, les tests montrent des temps de cycles raccourcis de 35, 40 et même 60% par rapport aux machines classiques.
• Flexible: le chargement des outils et la sortie des copeaux sont situés dans des zones séparées de la zone d’usinage et sont donc possibles en cours de travail. La machine est le cœur d’un système modulaire évolutif. Elle peut donc grandir avec la demande.
• Autonome: capable de contenir jusqu’à 60 outils et un magasin de jusqu’à 300 pièces, la Silex a pour objectif d’être autonome jusqu’à 72 heures.
• Espace au sol très réduit: 0,43 m2! Record à battre ! La Silex est la plus petite micromachine du marché.
• Prix réduit : en comparaison de la technologie classique, l’investissement pour une Silex par rapport à une machine classique est inférieur de 50%.
• Evacuation des copeaux: comparativement aux micromachines du marché, la broche est pivotée de 90°. L’évacuation des copeaux, hors de la zone d’usinage, est ainsi simple et garantie et évite les problèmes classiques rencontrés par ce type de machines.

Credits:
Auteur : Joel A. Grandjean
Source : JSH Watch passport – Voir l’article